Championnat régional de Montricher 2024

par Manon Kuttel, pilote de planeur au GVVVM

Du 9 au 12 mai, les groupes de vol à voile genevois et vaudois ont organisé le championnat régional à Montricher. Durant 4 jours, 24 planeurs se sont affrontés dans deux catégories avec de belles conditions météo.

Le premier jour, lors du briefing, on nous annonce des conditions météo difficiles, avec beaucoup de Bise. L’équipe ayant préparé l'épreuve nous propose un unique point de virage entre Môtiers et la Vue des Alpes. On s’aligne puis on décolle. Ce jour-là, les ascendances thermiques étaient difficiles à exploiter ; il a fallu se résoudre à voler « à la pente » qui, selon l’orientation du vent par rapport à la pente, porte et nous permet de prendre de l’altitude. 

Cette journée fut complexe pour moi, car nous ne volons habituellement pas si bas sur le Jura. Après être allé tourner le point de virage à Môtiers, j’ai fait demi-tour pour mettre le cap sur Montricher. Malheureusement, je n’ai pas réussi à me maintenir en l’air, car ne trouvant pas de courants ascendants, je n’ai pas réussi à me maintenir en l’air. L’aventure s’est terminée dans un champ derrière Sainte-Croix. J’ai dû me résoudre à aller « aux vaches » comme on dit dans le jargon vélivole. Après environ une heure d’attente dans le champ, j’ai vu la remorque approcher au loin. Merci aux copains qui sont venus me chercher et qui m’ont aidée à démonter le planeur pour rentrer à Montricher.

Le deuxième jour, nous avons découvert au menu du jour une épreuve plus longue, proposant une distance entre 260 et 400 kilomètres. La météo présentant de meilleures conditions, il aura été possible de faire une épreuve plus grande. Le départ a été un peu plus compliqué que prévu, mais la suite s’est déroulée sans encombres, cheminant à l’ombre des cumulus. Lors de la rentrée au terrain, j’étais contente d’avoir réussi à finir l’épreuve sans encombres, me retrouvant troisième au classement du jour.

Le troisième jour nous a gratifiés d'une météo similaire au jour précédant. L'épreuve proposait des distances entre 150 et 500 kilomètres. Les bonnes conditions ont à nouveau permis de cheminer sous les cumulus, et de couvrir de nombreux kilomètres sur le Jura.

Le quatrième jour, les conditions météorologiques données lors du briefing annonçaient un fort risque d'averses généralisées sur le Jura. L’épreuve du jour a donc été adaptée à cette météo plus difficile à prévoir par une épreuve plus courte, proposant une distance entre 70 et 240 kilomètres. Ce fut une épreuve très intéressante, car il y a effectivement eu des averses, tout d’abord locales, qui ont pris une tournure plus générale. Il a fallu faire du slalom sous les cumulus pour éviter de se retrouver sous la pluie, après avoir tourné derrière la Chaux-de-Fonds, le retour fut intéressant car le rideau de pluie se refermait gentiment créant une barrière entre la Chaux-de-Fonds et le lac de Joux, qu’il a fallu traverser afin de pouvoir rentrer à Montricher. Par chance, il y avait encore un trou, par lequel nous avons pu passer pour rentrer à Montricher sans être mouillés. Lors de cette journée encore, je me suis placée troisième de la classe.

Ce championnat fut encore une très belle expérience, entre les bonnes conditions météo, le partage avec les autres vélivoles, et les vols. Durant tous ces vols, nous avons souvent volé à plusieurs planeurs, ce qui est extrêmement enrichissant lorsque nous avons de grandes ambitions de compétition. Le partage – que ce soit en vol ou au sol – est important entre les pilotes de planeur. Quelle que soit la langue, nous trouvons toujours un terrain commun afin de pouvoir partager nos expériences de vol.